Autobiographies de Santiana Wolcoq
Tatiana Wolska & Sandra Lecoq
Du 16 janvier au 23 mai 2021
Autobiographies de Santiana Wolcoq
Tatiana Wolska & Sandra Lecoq
Du 16 janvier au 23 mai 2021
Qu’elles soient dessinées ou en volume, fondues ou tressées, les formes pratiquées par Sandra Lecoq et Tatiana Wolska semblent pouvoir se prolonger et croître, jusqu’à envahir le couloir de la maison ou l’espace d’exposition, du sol au plafond. Le travail qui sous-tend ces formes et leur prolifération est long et itératif: on imagine le corps chercher l’enchaînement parfait — comme on dirait se faire la main — pour atteindre au plaisir machinique du geste automatique, libéré fugacement de l’encombrement des intentions. Comme une stalagmite monte et une stalactite tombe, à force de poussières gouttant, têtues, au même endroit pendant des milliers d’années, il y a quelque chose du temps et une forme d’obstination, dans ces pièces qui poussent: à côté d’un jeune enfant caracolant à quatre pattes ou entre les miettes de tartine du petit-déjeuner, l’art se fraye son chemin, sans violence mais sans relâche non plus.
À regarder certaines séries, on pourrait penser que Santiana Wolcoq est double: la couleur, parfois, envahit totalement l’œuvre, saturée et baroque – à vrai dire, la couleur est l’œuvre, son support et sa surface; parfois, le motif se déploie hors champ, venant lécher les coins, la périphérie de la feuille, que la forme dessinée laisse vide – on n’ose dire vierge. Le collage relève parfois de l’addition, de la juxtaposition d’éléments hétérogènes composant un rébus ou un rêve ; parfois, c’est l’accumulation de mêmes, la répétition d’éléments identiques qui semblent construire une forme par concrétion , comme un os de seiche ou la coquille d’une huître. Bref. Santiana Wolcoq n’existe pas mais elle est assurément exquise.
